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3. Reconnaître la besnoitiose bovine 3. Reconnaître la besnoitiose bovine

Transmise par des insectes piqueurs, la maladie provoque une forte fièvre, des oedèmes ainsi qu'un plissement et un épaississement de la peau.

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La besnoitiose est une maladie interne au troupeau qui s 'achète, décrit Françoise Mesi, vétérinaire à GDS France. Elle est transmise aux bovins de proche en proche par des insectes piqueurs comme les taons et les stomoxes ou par le biais d'une aiguille à usage multiple. La plupart du temps, c'est par l'intermédiaire des achats de bovins contaminés qu'elle pénètre dans un élevage. » Longtemps cantonnée dans le sud-ouest de la France, la maladie gagne du terrain depuis une dizaine d'années.

TROIS PHASES

Les symptômes évoluent en trois phases. Tout d'abord, une forte fièvre de 40 à 42 °C apparaît durant 3 à 10 jours. Elle peut être à l'origine d'avortement chez les femelles ou de stérilité passagère, voire irréversible, chez les mâles. L'animal s'isole et ne mange plus. Des larmoiements et des écoulements clairs au niveau du mufle sont aussi observés. « A ce stade, les symptômes ne sont pas spécifiques à la maladie, souligne Edwige Vénéreau du Groupement de défense sanitaire (GDS) de l'Isère. Le diagnostic est difficile, surtout dans des troupeaux jusque-là indemnes. » Puis, durant une à deux semaines, des oedèmes se développent à la tête et à l'extrémité des membres. La fièvre disparaît. La peau devient chaude et douloureuse. « La besnoitiose peut alors être confondue avec de la FCO ou de l'ehrlichiose », poursuit- elle. C'est la dernière phase qui est la plus caractéristique : la peau s'épaissit et se plisse. Elle prend l'aspect de la peau d'un éléphant. Des crevasses se forment aux articulations. L'animal se déplace difficilement. Il s'amaigrit de façon continue et perd toute valeur économique. Des kystes peuvent aussi être détectés au niveau du blanc de l'oeil, mais pas de manière systématique.

Les pertes économiques sont lourdes. Elles sont liées à la mortalité mais surtout aux troubles de la reproduction, à la réforme précoce des animaux et au temps de surveillance accru pour l'éleveur. « Suivant la taille de l'élevage et le pourcentage d'infestation, elles peuvent être comprises entre 5 000 et 10 000 € », estime Christian Boulon du GDS de l'Ardèche.

Toute la difficulté est donc de penser à la besnoitiose dès les premiers symptômes et de la confirmer avec un test Western blot. « Il n'existe pas de traitement préventif ou de vaccin, explique Edwige Vénéreau. Seule l'administration de fortes doses de sulfamide durant la phase fébrile ou au tout début de la phase d'oedèmes peut être efficace. Toutefois, guéri en apparence, le bovin reste porteur de la maladie à vie. Il est à éliminer car il est très contagieux. La maladie se développe très rapidement au sein d'un troupeau. En trois ans, 80 % des animaux peuvent être contaminés. » L'important est aussi de tester rapidement tout le cheptel car en moyenne, seul un bovin séropositif sur six développe la besnoitiose, mais tous sont contaminants. « En dessous de 10 % d'animaux atteints, une éradication est possible », estime Christian Boulon. Au-dessus de ce seuil, l'assainissement est plus difficile, l'éleveur doit souvent apprendre à vivre avec. Au bout de quatre à cinq ans, la maladie peut se stabiliser. Des cas sporadiques apparaissent ensuite surtout chez les jeunes. Dans tous les cas, ce n'est pas une maladie honteuse. Il faut prévenir ses voisins et faire les tests. Sa maîtrise passe par un travail collectif. »

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